Vous avez peut-être déjà entendu parler de rotation des cultures en maraîchage. C’est un grand principe qui consiste à alterner les cultures sur une même parcelle. Il vise à la fois à préserver le sol en évitant un appauvrissement trop rapide de celui-ci, et à la fois à limiter la propagation des maladies, ravageurs et autres indésirables.
Pour comprendre ce principe, il est nécessaire de repartir des familles botaniques, un élément de classification des végétaux. Dans les jardins de Mille Pousses, on identifie principalement 8 familles botaniques :
–les solanacées : tomates, pommes de terre, aubergines, poivrons, …
–les cucurbitacées : concombre, melon, courges, …
–les brassicacées : choux, radis, navets, cresson, …
–les fabacées : haricots, fèves, pois, lentilles, …
–les apiacées : persil, carottes, coriandre, cerfeuil, fenouil, …
–les astéracées : laitues, topinambours, artichauts, cardons, …
–les alliacées : poireaux, oignons, ail, ciboulettes, …
–les chénopodiacées : épinards, blettes, betteraves, …
On classe également les légumes selon la partie de la plante qui se consomme. On différencie ainsi les légumes feuilles (blettes, laitues), légumes racines (carottes, navets), légumes fruits (tomates, aubergines) et légumes grains (pois, haricots). Chaque légume va alors puiser des ressources nutritives différentes dans le sol selon la partie qu’on va chercher à développer.
Selon leur famille botanique, les légumes vont aussi restituer des éléments différents dans le sol. Par exemple, les fabacées (haricots, pois) sont connues pour fixer l’azote de l’air sur des nodosités présentes sur leurs racines. Ils permettent ainsi d’enrichir le sol en azote. Cet élément est très apprécié des légumes à feuilles comme les épinards ou les blettes de la famille des chénopodiacées. Il sera donc intéressant d’installer une culture de chénopodiacées après une culture de fabacées lors de la réalisation du plan d’assolement de son potager.
Les plantes d’une même famille sont également sujettes aux mêmes maladies et indésirables. La mouche du chou s’attaque aux brassicacées et va chercher à se développer autour de ces cultures. Lorsque la culture changera, la mouche sera perdue et ne trouvera plus de choux à parasiter. Elle va donc mourir ou migrer et ne sera pas déjà implantée sur la future parcelle de choux du jardin. On dit que pour limiter l’invasion des ravageurs, il faut mettre en place une rotation des cultures de 4 ans au moins avant de réimplanter une plante de la même famille.
Ainsi, quand on prépare son plan d’assolement, il est conseillé de prendre en compte les familles botaniques et toutes les spécificités des plantes qui vont être cultivées, en prenant soin d’alterner les espèces gourmandes avec les moins gourmandes pour laisser le temps au sol de se reposer.
Toute cette théorie est bien sûre à ajuster avec la pratique et ne garantie pas l’absence totale de maladies et ravageurs !
A Mille Pousses, le sens de rotation est organisé à partir de 5 grands jardins :
–le jardin des alliacées : oignons, ciboules, poireaux, ail
–le jardin des cucurbitacées : courgettes, concombres, melons
–le jardin des brassicacées : choux
–le jardin des verdures : mesclun, salades
–le jardin des racines et verdures : carottes, betteraves, radis, navets
Vous pourrez ainsi observer que les courgettes, les oignons nouveaux ou encore les moutardes se déplacent d’une année sur l’autre dans les jardins.